lundi 20 avril 2015

Interview : Amandine Ray, apprentie organisatrice de festivals

Amandine a 22 ans, elle a grandi à Rueil où elle vit toujours aujourd'hui. Sa passion dans la vie ? La musique electro et les festivals. Elle a choisi d'en faire son métier et nous raconte son parcours.











Zoom : Quel est ton parcours étudiant ?
Amandine :
Après le BAC j'ai d'abord fait une licence de Lettres Modernes Appliquées à la Sorbonne, puis j'ai intégré l'IESA (La Grande École des Métiers de la Culture et du Marché de l'Art) pour faire un Master Communication et Financement de la Culture. Il s'agit d'une formation en rythme alterné : trois jours de cours et deux jours de stage par semaine.
© Amandine Ray (Wolrd Trance 3 à Alès en 2014)

Zoom : Dans quelle structure réalises-tu ton stage ?
A. : Depuis la rentrée de septembre et jusqu'à avril, je fais mon stage au Montreux Comedy Festival. Ce festival d'humour qui a lieu à Montreux en Suisse existe depuis 25 ans ! C'est vraiment une chance pour moi d'avoir pu intégrer cette grosse structure qui a beaucoup d'expérience dans le domaine de l'organisation de festivals. La société est composée de deux bureaux : un à Paris avec cinq personnes, et un à Montreux avec deux personnes.

Zoom : Quelle est ta mission pendant ce stage ?
A. : Je suis assistante de production c'est-à-dire que je m'occupe des contrats avec les artistes, de la logistique des feuilles de route (voyages, hébergement...). Tout ce qui concerne l'accueil des artistes sur le festival ! Depuis janvier, le festival étant terminé (il a eu lieu en décembre), je m'occupe de la tournée du célèbre humoriste François Rollin.

Zoom : Es-tu allée à Montreux pour le festival ?
A. :
Oui pendant une semaine (un peu avant et un peu après le festival qui s'étend sur 4 jours). Cette année les invités étaient Arnaud Tsamere, Jean-Luc Lemoine, Laurent Gerra, Raphaël Mezrahi, etc. C'était une super expérience !

© Amandine Ray

Zoom : Quel est ton projet étudiant en parallèle de ce stage ?
A. : A l'IESA nous avons un Projet Grandeur Réelle à réaliser. Le mien est d'organiser une journée pour valoriser la culture des free party (rassemblements libres musicaux) avec des tables rondes d'auteurs ayant écrit sur les free parties (Jean-Yves Leloup, Guillaume Kosmicki), des projections de films, une expo photo de Tom Hunter, etc. J'étudie la faisabilité, j'établis un budget, bref j'organise tout de A à Z !

Zoom : Quel est ton objectif professionnel aujourd'hui ?
A. : Mon rêve est de trouver un travail de programmatrice ou de directrice artistique sur un festival comme le  World Trance à Avignon ou les Nuits Sonores à Lyon qui est un pilier de la culture des festivals electro. A terme j'aimerais organiser mon propre festival de musique électronique. Néanmoins je suis consciente que c'est difficile car il y a peu de postes notamment dans les festivals underground qui sont souvent organisés par des petites associations. De plus, beaucoup de festivals ont été annulés faute de moyens et de lieux pour les accueillir. En effet la musique electro souffre encore beaucoup des préjugés : drogue, mauvaise musique, comportement des festivaliers, etc. J'avais d'ailleurs fait un stage pour l'organisation du festival Atomes fest qui a été annulé l'année dernière alors que nous avions trouvé un lieu. Nous nous étions mis d'accord avec le maire mais les habitants ont fait pression auprès de la préfecture car ils avaient peur d'accueillir un festival electro dans leur ville. C'est vraiment dommage.


© Amandine Ray

Zoom : Qu'est-ce qui te plait le plus dans ce métier ?
A. :
Je marche à l'adrénaline donc ce que je préfère c'est la période du festival en lui-même. J'aime être au contact des artistes, les accompagner, les rassurer parfois (par exemple au concours jeunes talents du Montreux Comedy Festival où les apprentis humoristes sont très stressés !).

Zoom : Qu'est-ce qui, au contraire, te plait le moins ?
A. :
J'ai du mal à trouver ce que j'aime le moins car tout me plait ! Je dirais que ce qui est difficile parfois c'est la sensation de vide après l'organisation d'un gros événement comme un festival. Quand on rentre chez soi après trois mois sous pression et une semaine intense pleine d'émulation, on se sent parfois un peu seul... Ce sont surtout les membres de l'équipe qui nous manquent parce qu'on est un peu devenu une petite famille.
Un autre point négatif peut être de  côtoyer des artistes de près,  on est parfois déçu par des gens qu'on admirait. Certains sont arrogants ou pas très agréables dans la vraie vie.

Zoom : Est-ce que tu n'as pas peur de te lasser de « l'ambiance festival » ?
A. :
De l'ambiance festival non. Je me demande parfois si comme tout le monde, en vieillissant j'écouterai du folk (rires). Pour l'instant c'est l'electro qui me plait en tout cas ! Et pour l'humour, je ne pensais pas que ça me plairait autant. L'avantage c'est qu'on se marre tout le temps ! Et le métier est sensiblement le même que ce soit un festival de musique, de cirque ou d'humour.

Zoom : En tant qu'adepte de festivals, lesquels conseilles-tu tout particulièrement ?
A. :
Pour quelqu'un plutôt pop-rock je conseillerais les Solidays car il y a vraiment une bonne ambiance et il y a un peu de tout musicalement. Il y a aussi We love green, un super festival tout récent et bio ! Pour les passionnés de musique electro, direction la Belgique pour I love techno (Gand) qui a un univers graphique très travaillé (signalétique, VJing). C'est là qu'on peut retrouver les piliers de la scène et de la culture électronique. Et puis à Paris, il y a le Weather Festival qui existe seulement depuis trois ans mais qui prend de plus en plus de place avec des grandes têtes d'affiche.

© Amandine Ray (Boom Festival au Portugal en 2014)

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