mercredi 3 octobre 2018

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Le mur

Il existe, à travers le monde, 65 murs frontaliers, dont la moitié a été construite après 2010 dans un contexte où triomphe la mondialisation des échanges. Ce phénomène de « re-fermeture » des frontières, représentant 40.000 km de mur, est imposé par les gouvernements. Ces murs séparatifs, destinés à isoler des populations civiles, font l’objet d’un traitement graphique par de nombreux artistes qui cherchent, au travers de leurs œuvres, à affirmer que « le mur n’arrête rien » et qu’il est possible de « nier la frontière, de la flouter par des œuvres qui vont déborder du mur. » Faire circuler les idées, les mots, tels sont les vrais enjeux. L’impact de ces créations sur ces frontières murées est manifeste à travers le monde. Les Peace Walls de Belfast, murs de fresques militantes érigés à partir de 1969 qui séparent les quartiers catholiques et protestants de la capitale sont devenus une attraction touristique. Leur rôle positif est reconnu dans le processus de paix en Irlande du Nord. Le mur-frontière entre le Mexique et les États-Unis expose le Border Art qui exprime la souffrance, les peurs, les espoirs de ces vies « entre deux ».

Une œuvre attire les regards du monde entier, ce visage d’enfant « Kikito », photographie monumentale en trompe-l’œil accrochée au dessus du mur frontière. Quant au mur de séparation israélien, emblématique des frontières peintes, il est devenu support d’artistes engagés comme le projet artistique « face2face ». Des portraits géants d’anonymes Palestiniens et Israéliens ont ainsi été photographiés en grimaçant. « Nous devons les mettre face à face. » 

Ce mur a également été rendu célèbre par les pochoirs mondialement célèbres de l’artiste Bansky. Le Mur de Berlin, symbole historique de la guerre froide est devenu un symbole artistique, pionnier des frontières graffées.  Il est aujourd’hui un musée à ciel ouvert, l’East Side Gallery. Entre 1961, date de la construction du mur et 1989, les tags se sont multipliés sur la face ouest, la seule accessible. 
Des slogans de paix ou de colère transforment le béton en défouloir. Puis dans les jours qui suivent la chute du mur, une nouvelle vie artistique éclot et de nombreux artistes s’empressent d’aller recouvrir le béton côté Berlin-Est. 
C’est à cette période-là que naissent les œuvres devenues emblématiques et toujours visibles dans la capitale allemande, après plusieurs restaurations. Ouvrir une brèche, frayer un passage, fendre la pierre, entamer le dialogue… Le street art, issu du graffiti, donne la parole et tente de construire des ponts entre les hommes. 


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