mercredi 3 octobre 2018

Interview

NAART : l'art du Beer painting

L'équipe de ZOOM a rencontré à Nantes Alexandre Caillarec qui forme avec Nicolas Thollot-Arsac le duo NAART. Les jeunes artistes pratiquent une technique d'art murale originale, peindre avec des bouteilles de bière. 

Quel a été ton parcours avant  votre collaboration ?  Comment as-tu rencontré Nicolas ?
J'ai fait un Bac STI Arts Appliqués et un DMA (Diplôme des Métiers d’Art) Fresque Mosaïque à l'école Olivier-de-Serres à Paris. J’y ai rencontré mon associé,  Nicolas Thollot-Arsac.  Il a fait un BTS Design d'espace à Besançon. Il y a 4-5 ans nous faisions des décors pour des spectacles, concerts et festivals, et un jour j'ai eu besoin de l'aide de Nicolas ; c'est à ce moment qu'a commencé notre collaboration. 

Comment vous est venue l’idée de cette technique particulière ? Le choix de votre nom et de votre logo ?
Tout est parti d'une critique, on nous a dit que nous ne pourrions jamais nous démarquer en peignant au pinceau. On a donc créé notre propre concept en peignant avec des bouteilles de bière. Un soir on s'est lancé avec les bières posées devant nous ! Notre logo n’est rien d'autre que l'empreinte du culot d'une bière. Notre nom NAART : Nicolas Alexandre Art. 


Combien êtes- vous à pratiquer cette technique ? Travaillez-vous toujours en binôme sur les performances ?
Nous sommes les deux seuls en France à pratiquer cette technique, mais au niveau mondial on ne le saura peut-être jamais… Je pense que nous sommes les seuls à en vivre, on ne trouve que nous sur internet ! 
Les performances ne nécessitent pas toujours d’être deux, cela varie en fonction du temps de réalisation et la difficulté du projet. 



Dans quels endroits effectuez-vous vos performances ? Intervenez-vous aussi bien en intérieur qu’en extérieur ? Avez-vous des lieux privilégiés ?
Nous effectuons des performances sur tous supports lisses, dans tous les endroits possibles, des bars, des festivals ... Nous intervenons aussi dans des séminaires d'entreprises. 
Nous pratiquons notre art aussi  bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. La surface d'un mur est pour nous le plus sympa à travailler.


Exportez-vous votre technique à l’étranger ? Vivez-vous de votre art ou avez-vous un autre job ?
Nous avons pour volonté de nous exporter à l'étranger, nous avons déjà réalisé un mur à Londres, fait quelques performances en Belgique,  exposé à Barcelone et au Salon Mondial de la boisson à Munich. 
En 2019, nous souhaiterions nous faire connaître en Amérique du Nord.
Actuellement nous vivons de notre art, grâce à nos expositions, nos perfor-mances ainsi que nos commandes de particuliers et de professionnels.

À propos du matériel, quel type de peinture utilisez-vous ? Cela doit représenter un gros volume ?
Nous utilisons de la peinture acrylique. Honnêtement, on consomme peu de peinture, le travail d'empreinte permet de bien l'étaler, cela se remarque quand nous travaillons en dégradé. 

Vous travaillez beaucoup sur commande, vous arrive-t-il de faire des œuvres imprévues ?
Cela nous arrive ! De nouvelles séries seront bientôt publiées. Nous allons faire une grande exposition au mois de novembre à l'UGC Atlantis à Nantes sur le thème du cinéma.


Difficile de faire participer le public ? Vous travaillez avec des tranches d’âges très différentes, parfois avec des scolaires. Avez-vous une préférence pour un public particulier ?
Nous faisons souvent participer le public lors des performances, ou bien nos amis quand nous travaillons chez nous, ce qui créé une certaine convivialité. C'est un art basé sur le partage. L'idée est de boire une bière et ensuite de vivre un moment en peinture ensemble, « la culture ouverte à tous ». Un dialogue s’ouvre entre l'artiste et le spectateur, assez peu fréquent dans le milieu artistique. C'est important pour nous et très productif de recevoir en direct les critiques du public. 
Il n'y a pas de tranche d'âge préférée ! C'est éclectique et c'est très bien comme ça ! 

Que pensez-vous des autres techniques de street art ? Quels sont les artistes que vous aimez ?
Ce qui me fascine dans le street art, c'est le travail en grande dimension. Le spectateur a parfois du mal à percevoir les  difficultés que rencontre l'artiste ainsi que sa spontanéité lors des réalisations. Nous ne pouvons pas vraiment nous qualifier de street artistes (pour les puristes),  nos travaux sont la plupart du temps sur commande, même quand on fait du mur extérieur. 
Il y a toujours une part de hasard dans le résultat. C'est un peu comme ça que nous travaillons aussi aujourd'hui. Nous partons d'une technique "floue" car ce sont des empreintes de ronds, mais en représentant du figuratif.
Les portraits en couleur de Françoise Nielly me fascinent ainsi que ceux de Spazuk qui travaille avec la suie. 




Pensez-vous que le regard de la société évolue sur ces pratiques artistiques ? 
Le regard de la société évolue chaque jour et nous continuons depuis la nuit des temps à tous vouloir laisser notre empreinte sur le monde !




Pour en savoir plus plus sur ces artistes nantais, rendez-vous sur leur page

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