mardi 3 juillet 2018

La cérémonie du thé

Astrid Lecornu est designer textile, elle est également artiste du fil et invente des univers très poétiques. Créer des passerelles entre les disciplines artistiques est sa passion, le Japon en est une autre.

Cela fait 8 ans que j'étudie et pratique Chanoyu, (littéralement en japonais «  l'eau chaude du thé » ou Sadô, la voie du thé, mieux connue sous l'appellation banalisée de « cérémonie du thé »).
Je parlerais plutôt « d'art du thé ou de voie du thé » car cette pratique touche toutes les facettes de la vie et peut devenir une façon de vivre à part entière. C’est un peu comme une discipline au quotidien.
Il s'agit de battre du thé en poudre (matcha) avec un fouet en bambou dans un large bol pour en faire soit une boisson mousseuse et légère (Usucha), soit un breuvage épais et dense (Koicha). Les deux formes sont bues lors d'une cérémonie complète (Chaji) selon un ordre établi et précis.


Étant grande amatrice de thé depuis mon enfance et aimant beaucoup la culture japonaise, Chanoyu était pour moi incontournable. C'est un carrefour de tout ce que j'affectionne et de toutes mes passions : l'art, le thé, le zen, la méditation, les goûts...
Parler et résumer cette pratique est très difficile, voire impossible, tant elle est vaste et globale. Au Japon, elle est tellement ancrée dans la culture depuis le XVème siècle qu'elle est omniprésente dans la société. Il y a plusieurs écoles ou courants, mais la principale, reconnue par l'état est Urasenke, dont la famille de maîtres de thé en est à sa XVIIème génération. L'actuel Grand Maître joue un rôle très fort au Japon et agit fortement dans les relations internationales.


J'étudie le thé de cette école à Paris et en banlieue. Ce sont des groupes de thé (Tankokai) qui naissent dans tous les pays du monde grâce à des professeurs qui veulent transmettre ce savoir ancestral.
Mon groupe s'appelle Seiryû, c'est le 111ème dans le monde ; il réunit la banlieue Est de Paris et la région de Nantes. Mon professeur, Mme Sylvie Guichard Anguis a vécu, étudié le thé et a eu ses diplômes de thé au Japon. Elle peut donc maintenant transmettre où elle le souhaite et ce dans les règles de l'art.



Chanoyu est pour moi aussi important que de respirer. Cela me guide et me suit au quotidien à tous les niveaux, et avec lui je sens que j'ai trouvé « ma voie ». Je sais maintenant que je le pratiquerai à vie et ce le plus naturellement possible. Chacun y trouve ce qu'il veut : l'amour du Zazen, celui des céramiques ou d'un autre art s'y rattachant. Cela peut aussi tout simplement aider à se recentrer et agir comme un véritable sport.

Je vous invite à aller sur le site de Seiryu (www.urasenke-tankokai-seiryu.fr) , et à découvrir cette pratique et cet art au musée Guimet ou à la Maison de la culture du Japon, qui font régulièrement des démonstrations ou des leçons.

Je recommande Le maitre de thé de Yasushi Inoué et Le livre du thé d'Okakura Kakuso.

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