Le prix de la critique 2018
Comme chaque année, dans le cadre du Prix des Lycées de Rueil, les élèves volontaires rédigent un texte d’expression libre sur un des romans de la sélection. Un jury composé de bibliothécaires, professeurs et documentalistes vote pour les trois meilleures productions.
Le premier prix a été attribué à Louis Chanut, élève de seconde du lycée Passy-Buzenval, pour son texte inspiré du roman Metamorphosis : Houdini, magicien & détective de Viviane Perret (Éditions du Masque, 2016) :
La défaite du criminelle
"Metamorphosis est, je trouve, un bon livre.
Mais certains de ses personnages sont décevants. Celui qui en est,
à mes yeux, le parfait
exemple est Yee Toy,
personnage présent tout le long du récit comme
un boo how doy/ assassin
hors pair. Mais
sa fin m’a beaucoup déçu.
J'imaginais en effet, dès la présentation du personnage un affrontement ou une course
poursuite épique entre lui et le personnage éponyme. Mais cela n'a pas été le cas ; en effet, quoi
de plus décevant
que de se faire surprendre et qu’une balle vienne
se loger dans
son épaule. Espérant une fin plus glorieuse, j’en rédige donc une à ma façon.
Le passage ici narré, se passe juste
après que Yee Toy a mis fin aux jours du jeune étudiant chinois.
Yee Toy était fou de rage, il avait échoué. Non seulement il s’était
trompé de cible mais il avait été, de plus, blessé
par son adversaire. Celui-ci avait été bien plus véloce et habile que prévu. Ce crime était
raté en tout point : il n'avait pas respecté la procédure habituelle, il avait
fait un bruit
monstrueux et, par-dessus tout, il se retrouvait avec une cuisse tailladée. Lui le boo how doy qui n’avait jamais essuyé
le moindre échec. En repensant à ses erreurs, sa rage ne faisait que
grandir, il se questionna alors sur ce qui était la source de ses problèmes. Il pensa d’abord
à Little Pete, car celui-ci n’allait
pas tarder à le pourchasser, mais il était trop bien protégé. Il songea alors à Houdini. Oui, c’était
bien lui le problème ; ses recherches avaient rendu le patron barge. Qui avait
donc refusé d’accepter la requête du criminel ? et qui l’avait frustré, l'incitant ainsi à agir imprudemment ? Si Yee Toy ajoutait la tête du magicien à son tableau de chasse, il
serait sûrement pardonné de son erreur. Le malfaiteur trouvait sa logique,
parfaite. Il décida
alors d’aller se soigner et se reposer quelques heures dans une planque voisine
afin d’agir judicieusement à l’aurore venue.
*
Malgré sa journée tumultueuse et son spectacle pour la mission d’hier au
soir, Houdini décida de partir dès l’aurore. La belle ville de San Francisco
commençait à lui plaire.
Le prestidigitateur s'étonna
lui-même, il ressentait comme de la tristesse à l’idée
de quitter cette ville. Ce matin, les couleurs orangées
du soleil illuminaient les bâtiments de la ville. De plus, un vent frais aux effluves
d’eau de mer zigzaguait dans les
rues. Perdu dans ses pensées,
Houdini fut surpris
à la vue de Yee Toy, celui qu'il
pensait être une fille déguisée
en homme et qu’il avait aperçu dans la salle de jeu. Sa
surprise fut encore plus grande
quand il comprit
qu’il était suivi. Pour s’en assurer, il fit un tour de pâté de maison pour
revenir au même endroit. Le chinois le suivait toujours.
Le boo how doy avait bien compris que le magicien
l’avait remarqué, il fallait donc agir vite. L’assassin esquissa un
sourire quand il vit Houdini tourner dans la petite ruelle. Celui-ci allait
sûrement en profiter pour s’échapper et prendre de vitesse le petit asiatique
mais cet imbécile ne savait pas que c'était un cul de sac ! Yee Toy n’aurait pas
pu attirer sa proie dans un meilleur lieu, pour ce qu’il avait
prévu de faire. Il attrapa alors son couteau et
s'élança dans la ruelle…
Il fut accueilli par un violent coup de matraque au
niveau de sa blessure. Houdini avait sûrement récupéré cette matraque de la
police pour se défendre. Comme il profitait de la surprise provoquée par ce
coup, il tenta d’en asséner un second au niveau
des côtes. Il fut évité
de peu par l’agile assaillant qui, à son tour, prit l’offensive. Il fit de grands gestes
avec son couteau
pour forcer le magicien à s'écarter.
Une fois que la distance fut plus importante il réfléchit : comment blesser son
adversaire tout en gardant un œil sur lui ? Il effectua alors le raisonnement
qu’il utilisait quand un assassinat tournait mal, ce qui était rarement le cas,
à vrai dire. Il avait l’avantage de l’expérience au combat ; son arme,
bien plus mortelle que celle de son adversaire et il possédait une
agilité hors normes. En revanche, sa petite taille l’empêchait d’atteindre son ennemi sans
s'exposer à un coup adverse. Yee Toy décida donc de
s'approcher brusquement de son adversaire avec son couteau brandi devant lui pour
l’intimider.
Houdini redoutait depuis longtemps ce moment. Celui où les tongs
tenteraient de l’abattre. Pour l’instant, il s’en sortait
plutôt bien, mais son manque
d’expérience ne tarderait pas
à lui faire défaut. Il se demanda alors comment prendre l’avantage sur son
adversaire en profitant de son atout naturel : sa taille. Mais toute sa
réflexion n'avait en vérité pour unique but que d'éloigner ce qui effrayait le
plus le magicien : l’issue du combat. En effet, dans tous les cas il serait perdant.
Soit il mourrait, soit il tuerait, la deuxième option
ne lui accordait guère plus d‘enthousiasme. Son adversaire lui avait bien fait comprendre une chose, le combat ne cesserait que par la mort d’un d’entre eux. Et cela, Houdini ne pouvait pas l’imaginer. Ce serait contraire
à tous ses principes. La seule possibilité qui lui laissait une lueur
d'espoir était l'arrivée de la police, telle un deus ex machina
digne des plus grandes machineries théâtrales. C’est
alors que son adversaire s'élança
vers lui, agitant
son couteau. Houdini
évita chaque coup avec une
certaine allégresse sans oser riposter pour autant. Il se concentra sur les mouvements ennemis et comprit
vite que ceux-ci
suivaient une certaine
logique. Il lui fut donc facile
de prévoir le coup suivant,
qu’il intercepta in extremis
en attrapant le poignet
du criminel qu’il tordit de toute sa force, pour le forcer à lâcher
son arme. Le chinois fit
l’erreur de suivre du regard son couteau durant la chute, ce qu’il paya d’un violent coup dans la mâchoire.
Yei Toy recula. Intermède qu’Houdini accepta volontiers mais celui-ci fut de
bien courte durée puisque le meurtrier prit à
nouveau l’initiative. Il effectua alors une acrobatie à la hauteur de
son agilité, pour finir par heurter avec son pied le visage surpris d’Houdini.
L’énergie délivrée fit pivoter le prestidigitateur et son adversaire en profita
pour lui infliger une clef de bras parfaitement réalisée. Houdini considéra alors cette inconfortable position comme un nouveau défi à relever.
Comme l’avait été la camisole
portée dans sa cellule. Mais cette fois-ci il y avait un facteur humain,
son geste devait être rapide et surprenant car sa posture ne lui permettait pas
d’utiliser sa force à son avantage.
Ce n’était vraiment
pas son jour
pensait l’assassin. Il regarda une dernière fois
le visage d’Houdini et fut
honteux de s'être fait avoir par un simple touriste qui se mêlait décidemment
de ce qui ne le regardait pas. Le Tong ne regrettait rien pour autant. Il savait qu’il serait bien un jour non
plus le bourreau mais la victime. Il est vrai qu’il aurait préféré mourir d’une
main plus... dangereuse. Mais bon, il fallait bien mourir de quelque chose.
Finalement, en y réfléchissant, il était même plutôt fier de lui, il s’était fait
tout seul, s’était
forgé une belle
réputation et avait
suivi ses principes jusqu'au bout. Il essaya en vain de stopper
l’hémorragie avec ses mains tremblantes mais rien à faire Touché à la jugulaire, ses forces le quittaient et il se sentait peu à peu sombrer
dans la nuit éternelle. Il tomba au sol et utilisa ses dernières forces pour
disposer cependant ses membres avec une certaine harmonie."
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Le second prix a été attribué à Chloé Carasso, élève de première du lycée Richelieu, pour son texte inspiré du roman Le Groupe de Jean-Philippe Blondel (Actes Sud junior, 2017) :
"Le son de la télévision en
arrière-plan résonnait dans ma tête comme un bourdonnement. Une musique d’un
nouveau boysband à la mode sortait des haut-parleurs et ma fille chantait à
tue-tête des paroles que je ne comprenais pas, la tête plongée dans mon roman.
La tasse de thé à côté de moi ne dégageait presque plus cette odeur de citron
qui m’apaisait et je savais que quand je porterai la tasse à mes lèvres, le
liquide verdâtre serait bien trop froid pour que je puisse l’apprécier. J’avais
ouvert la fenêtre à ma droite afin de laisser un peu d’air rentrer dans le four
qu’était devenu mon salon. C’était un mercredi après-midi de Juillet tout ce
qu’il y avait de plus banal. Il était 14h32, heure à laquelle où Laetitia se
levait de sa place sur le canapé pour aller chercher ses affaires avant de
partir à son cours de dance de 15h. J’entendis ses bruits de pas s’éloigner
dans le couloir et je pouvais presque prévoir la phrase qui allait sortir de sa
bouche d’ici quelques secondes.
« Tu sais où est mon leggings ?, s’écria
Laetitia
-Au fond du tiroir en bas de ta commode, répondis-je sans
prendre la peine de me lever de ma chaise. »
Ma fille me remercia avant de
claquer la porte d’entrée en partant. Je regardais l’heure à nouveau. J’avais
le temps de faire un saut au cabinet avant d’aller Tom à l’école. Depuis que
mon patron avait pris sa retraite, j’étais la responsable du cabinet Caplan.
Cela nécessitait beaucoup plus de travail que ce que je pensais, et avec les
affaires que je devais défendre, j’étais vite dépassée. Je jetais avec dépit le
reste de mon thé avant de me préparer à partir. C’était encore une habitude que
j’avais gardé du lycée : je n’étais pas capable de finir un thé ou une
autre boisson chaude avant qu’elle soit froide. Je laissais toujours mon
gobelet à moitié plein sur le rebord de la fenêtre de la cafeteria où on se
rejoignait avec Nina avant l’atelier d’écriture. A cette époque, j’étais
toujours enjouée à l’idée d’écrire et je dois avouer que ne plus avoir le temps
de me consacrer à l’écriture m’attristait. Je me souvenais encore de tous les
sentiments qui me traversaient lorsque j’étais à cette table et que je laissais
mes pensées guider ma main sur le papier. J’étais tellement plongée dans mes
sentiments et ma nostalgie que je n’avais pas remarqué être montée dans
l’ascenseur vers mon bureau. J’étais restée debout devant la porte, la tête
dans les nuages.
« Eh ? Tu m’écoutes ? »
Je sursautais et levais la
tête pour croiser le regard de Lana, mon associée. Elle me regardait légèrement
inquiète et je lui offris un sourire qui la rassura immédiatement.
« Désolé, je rêvassais. Tu disais ?, lui
demandais-je en réajustant l’anse de mon sac sur mon épaule.
-Ca fait plusieurs heures qu’on essaye de te joindre,
dit-elle d’un ton légèrement accusateur, Il y a un client qui est arrivé ce
matin et il ne veut parler qu’à toi. Je lui ai expliqué que tu n’étais pas
disposée à prendre de nouveaux dossiers mais j’aurais pu autant parler à un
mur. Il dit te connaître. »
Elle haussa les épaules à
cette réflexion et je voyais bien à son visage que ce client l’irritait
particulièrement. Sa remarque m’étonnait, je ne voyais vraiment pas qui cela
pouvait être.
« Je vais m’en occuper alors, répondis-je en jetant
un coup d’œil à ma montre, J’ai encore un peu de temps avant d’aller chercher
Tom, il a laissé un numéro où on peut le joindre ?
-Enfaite…, hésita Lana, il n’est pas parti. Il insistait
tellement qu’on l’a laissé attendre dans ton bureau. Je savais pas où lui dire
de rester. »
Je soupirai et lui dis
rapidement que je m’en chargeais. Je n’avais pas le temps de gérer un énième
cas de divorce compliqué aujourd’hui et j’espérais que cela n’allait pas me
mettre en retard. Je poussais la porte de mon bureau et me regard se posa
immédiatement sur l’homme assis sur la chaise face à mon fauteuil. Sa
silhouette me paraissait familière mais je n’arrivais pas à placer un nom sur
son visage. Il se retourna vers moi lorsque je fermais la porte et me souris.
Je le reconnus presque immédiatement. C’était Boris. Il avait énormément changé
depuis le lycée mais son sourire restait
le même. Je le saluais avec enthousiasme et nous commençâmes à échanger des
banalités. Rapidement, un silence s’installa.
« Je suppose que tu n’es pas là juste pour me dire
bonjour. Qu’est-ce qui t’amènes ici ? »
Son expression changea en à
peine une seconde. il me raconta comment il avait divorcé il y a quelques
années avec sa femme et comment cette dernière voulait depuis quelques mois
obtenir la garde exclusive de leur fille sous prétexte que son travail
l’accaparait trop.
« Je ne savais vraiment pas quoi faire. Et un soir,
un ami m’a parlé de cette avocate qui l’avait aidé dans une affaire similaire.
J’étais vraiment surpris de savoir qu’il s’agissait de toi ! J’ai donc
sauté sur l’occasion pour te demander de m’aider moi aussi. »
Je l’écoutais attentivement et
lui répondais que je serai ravie d’aider une vieille connaissance. Il parut
soulagé et je pris quelques minutes pour discuter avec lui de rendez-vous à
mettre au point et d’autres détails administratifs. Lorsqu’il partit, j’étais
seule avec mes pensées. Les sentiments qui m’avaient accaparé tout à l’heure
refaisaient surface et je ne pouvais m’empêcher de repenser au lycée et à
toutes les expériences que j’y avais vécues. Cette rencontre avait fait
remonter cette question que tout le monde s’est déjà posé : que sont-ils
tous devenus ?"
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Le troisième prix a été attribué à Neil Boutaleb, élève du lycée Passy-Buzenval, pour son texte inspiré du roman Rage d’Orianne Charpentier (Gallimard jeunesse, 2017) :
"Elle était dans son étroite cage, collée à la paroi glaciale d’un des objets qui la séparait de la liberté avec son collier, sa chaine et la peur qui lui retournait l’estomac.
Elle n’était pas très grande, mais son corps lourd, musculeux et sa large gueule en faisait une chienne de combat efficace. Ses deux yeux jaunes renvoyaient cependant une lueur qui indiquait sa peur et son désarroi face à n’importe quel être vivant. Son corps maigre était couvert de plaies, son pelage sombre était tacheté de sang et ses babines étaient complètement déchirées à cause de ses nombreuses batailles forcées.
Son dernier tortionnaire en date entra dans la pièce et se mit à hurler sur l’animal, qui était habitué à ces scènes après les matchs perdus. Mais cette fois-ci, la rage de l’homme était plus forte que d’habitude ; il ouvrit la cage de la chienne et saisit une longue tige de métal. L’air menaçant, il faisait mine de frapper la bête à plusieurs reprises, lorsqu’il finit par la toucher à la hanche, l’animal pris de panique, sauta sur son agresseur, le renversa et courut à l’aveugle vers la sortie du bâtiment. Zigzagant entre les passants elle entendit les cris de son tortionnaire, ce qui la fit encore accélérer.
Elle arriva finalement à la sortie et se rua vers la première rue à sa portée, son souffle haletant résonnant dans la ruelle, elle entendit le son d’une moto, hésita d’abord mais s’arrêta à la vue d’une jeune fille.
Celle-ci avait entre ses deux mains un long bâton de bois surmonté d’un morceau de métal. La chienne se cacha derrière un muret, peu rassurée d’abord à la vue du bâton qui lui rappelait l’arme qui avait été pointée sur elle, un peu plus tôt.
Les griffes de la bête raclaient le sol lorsque la chaine grinça, ce qui fit grogner l’animal. S’approchant, les crocs de la chienne luisaient dans la pénombre, la fillette leva le bâton bien au-dessus de sa tête alors que le cri du propriétaire de la chienne retentit au loin et les arrêta toutes deux. La chienne sentit le regard apeuré glisser sur elle, puis vit tomber le bout de bois et entendit chuchoter de tendres mots à son encontre ; la chienne hésita, repensa à toute la colère qu’elle avait envers les hommes mais après avoir entendu la voix sucrée et l’étrange langue qui sortait de la bouche de cette fille, la bête gémit et approcha lentement en remuant la queue.
Elle posa sa truffe contre la main de la fille, lui lécha les doigts puis enfin déposa sa lourde tête sur ses jambes et se sentit rassurée et extrêmement soulagée."
Elle n’était pas très grande, mais son corps lourd, musculeux et sa large gueule en faisait une chienne de combat efficace. Ses deux yeux jaunes renvoyaient cependant une lueur qui indiquait sa peur et son désarroi face à n’importe quel être vivant. Son corps maigre était couvert de plaies, son pelage sombre était tacheté de sang et ses babines étaient complètement déchirées à cause de ses nombreuses batailles forcées.
Son dernier tortionnaire en date entra dans la pièce et se mit à hurler sur l’animal, qui était habitué à ces scènes après les matchs perdus. Mais cette fois-ci, la rage de l’homme était plus forte que d’habitude ; il ouvrit la cage de la chienne et saisit une longue tige de métal. L’air menaçant, il faisait mine de frapper la bête à plusieurs reprises, lorsqu’il finit par la toucher à la hanche, l’animal pris de panique, sauta sur son agresseur, le renversa et courut à l’aveugle vers la sortie du bâtiment. Zigzagant entre les passants elle entendit les cris de son tortionnaire, ce qui la fit encore accélérer.
Elle arriva finalement à la sortie et se rua vers la première rue à sa portée, son souffle haletant résonnant dans la ruelle, elle entendit le son d’une moto, hésita d’abord mais s’arrêta à la vue d’une jeune fille.
Celle-ci avait entre ses deux mains un long bâton de bois surmonté d’un morceau de métal. La chienne se cacha derrière un muret, peu rassurée d’abord à la vue du bâton qui lui rappelait l’arme qui avait été pointée sur elle, un peu plus tôt.
Les griffes de la bête raclaient le sol lorsque la chaine grinça, ce qui fit grogner l’animal. S’approchant, les crocs de la chienne luisaient dans la pénombre, la fillette leva le bâton bien au-dessus de sa tête alors que le cri du propriétaire de la chienne retentit au loin et les arrêta toutes deux. La chienne sentit le regard apeuré glisser sur elle, puis vit tomber le bout de bois et entendit chuchoter de tendres mots à son encontre ; la chienne hésita, repensa à toute la colère qu’elle avait envers les hommes mais après avoir entendu la voix sucrée et l’étrange langue qui sortait de la bouche de cette fille, la bête gémit et approcha lentement en remuant la queue.
Elle posa sa truffe contre la main de la fille, lui lécha les doigts puis enfin déposa sa lourde tête sur ses jambes et se sentit rassurée et extrêmement soulagée."
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