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samedi 1 mars 2014

Ronan Le Breton, scénariste de bandes dessinées

Passionné depuis l'enfance par les contes et légendes de sa région (la Bretagne) et du reste du monde, Ronan Le Breton est aujourd'hui un scénariste de bandes dessinées reconnu dans l'univers de la fantasy. Zoom lui a posé quelques questions avant sa venue au salon "La BD s'invite à Rueil" (samedi 15 mars à la médiathèque).




Zoom : Comment avez-vous eu envie de devenir scénariste de bandes dessinées ?
RLB : J'ai toujours eu le goût de la narration, de l'imagination. Enfant, je me racontais des histoires. Adolescent, j'inventais mes propres scénarios de jeux de rôle. Jeune adulte, je créais des univers de jeux de rôle, écrivais des petites histoires, des sketches et des débuts de scénarios (BD et cinéma). Puis la BD m'est tombée dessus !

Zoom : Vous avez réalisé plusieurs BD avec votre frère Erwan. Comment en êtes-vous arrivés à travailler ensemble ?
RLB : On travaillait déjà ensemble sur nos histoires et univers de jeux de rôle, ainsi que sur la bible d'une série de livres jeunesse qui malheureu-sement n'a pas vu le jour. L'éditeur a coulé et son repreneur n'a pas relancé l'affaire.

Zoom : Vos BD sont classées dans la catégorie « fantasy ». Qu'est-ce qui vous attire le plus dans cet univers ?
RLB : La "Fantasy". C'est-à-dire le fait de faire évoluer ses personnages et son histoire dans un univers imaginaire, libre de toute contrainte réaliste, et de pouvoir puiser allègrement dans les références mythologiques (j'adore également les mythologies du monde).

Zoom : La fantasy est très liée à l'univers des jeux de rôle. Est-ce qu'ils s'influencent l'un l'autre ?
RLB
: Le jeu de rôle vient de la fantasy, de l'univers de J. R. R. Tolkien (l'auteur du « Seigneur des anneaux »). "Donjons & Dragons", le premier jeu de rôle, est un hommage très appuyé à l'œuvre du maître. Depuis, le jeu de rôle s'est affranchi de cette paternité et a exploré d'autres genres : la science-fiction, le cyberpunk, l'horreur, les vampires et les loups-garous, même le cartoon à la Tex Avery, etc.

Zoom : Vous travaillez actuellement sur les séries « Arawn » et son spin off « Les Chroniques d'Arawn ». Comment travaille-t-on sur une série ? Sait-on à l'avance quand et comment elle va finir ?
RLB
: Pour « Arawn » oui. Il est important, quand on commence un long récit comme cela, de savoir quand et surtout comment on va le conclure. En écrivant le premier tome d' « Arawn », j'avais déjà une idée de l'articulation de la série. Je pensais la réaliser en cinq tomes. Finalement, il m'a fallu six tomes pour le faire.

Zoom : Beaucoup d'auteurs utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour échanger avec leurs lecteurs. Qu'en pensez-vous ?
RLB : C'est une bonne chose. Ça permet de rapprocher l'auteur de son public, comme lors des séances de dédicaces où l'on se trouve face à ses lecteurs. Après, je trouve que c'est difficile de gérer son temps entre l'écriture, les recherches, les échanges avec les collègues via Facebook ou Skype... Il ne reste pas toujours beaucoup de temps pour interagir avec le public. Les journées font toujours 24 heures et les semaines ne comptent que sept jours ! Ce travail de community management [animer et fédérer des communautés sur Internet], c'est un vrai boulot et un vrai métier. C'est dur pour nous, auteurs, de faire tout ça, et on doit se garder du temps pour notre famille.

Zoom : Vous travaillez sur d'autres supports que la BD, notamment pour les jeux vidéos. Quel est votre rapport à cet autre univers ?
RLB
: Je travaille toujours pour les jeux vidéos. Je suis scénariste pour la marque « Might & Magic », un univers de jeux de fantasy. Je donne d'ailleurs des cours d'écriture interactive à Supinfogames, école supérieure de game design, située à Valenciennes. C'est génial, j'adore le rapport de proximité avec les étudiants et  les autres intervenants.

Zoom : Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui veut se lancer dans la bande dessinée ?
RLB
: De prendre une bonne goulée d'air avant de plonger dans le grand bain! Plus sérieusement, je lui conseillerais de discuter avec des auteurs déjà professionnels, de montrer son travail (dessins, planches, scénarios), et surtout d'adhérer au syndicat, le SNAC BD. Il faut prendre l'habitude de déchiffrer les contrats, et même (surtout) le premier. Le métier de la BD, comme celui de l'écrivain, est celui d'un solitaire. Beaucoup d'auteurs travaillent chez eux (pas l'opportunité, les moyens ou l'envie de rejoindre un atelier d'artistes). Mais ce qui nous affaiblit, auteurs, face aux événements quels qu'ils soient, c'est de rester isolé, sans savoir ce qu'on peut ou doit faire, sans partager notre savoir et notre expérience avec les autres. En BD, nous échangeons avec notre public mais nous devons également échanger entre nous, apprendre que solitaire rime avec solidaire.

Zoom : Merci Ronan !
 

À la Médiathèque : 

- Arawn 
scénario de Ronan Le Breton illustrations de Sébastien Grenier 
Soleil (Soleil Celtic), 2008 - 2012. 
Cote : BD LEB A1 à A5 

- Les Contes du Korrigan 
scénario d'Erwan et Ronan Le Breton 
Soleil (Soleil Celtic), 2002 - 2009. 
Cote : BD CON CK1 à CK10 
- Légendes de la Table Ronde 
scénario de Ronan Le Breton 
Soleil (Soleil Celtic), 2005 -2006. 
Cote : BD LEG 1 à 3 

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